Opéra-Oratorio
Première
14 novembre 2013
Lieu
Festival Melos-Ethos, Bratislava
“Savoir écouter le silence…
Simone Weil
Avoir l’attention tendue vers l’absence de bruit…”
La Passion de Simone raconte une histoire sans essayer de ressembler à un opéra. Elle contient en revanche tous les éléments d’un théâtre musical imaginaire et collectif : une femme, dont on ne sait rien sinon qu’elle est notre contemporaine, s’interroge sur le parcours de vie de Simone Weil (1909 – 1943) et se demande ce qu’elle peut retenir de cette « traversée lumineuse » d’une philosophe et activiste qui, sans concession, s’est efforcée de vivre l’oppression et la violence dont étaient victimes ses frères humains, pour mieux la comprendre et la combattre.
Ce monologue est hanté par la voix pensante de Simone Weil elle-même, absente/présente sous la forme d’une comédienne, par un ensemble vocal de quatre personnes qui sont « les autres » au sens large, victimes et témoins passés et présents de l’oppression humaine, et un orchestre de chambre qui accompagne ces tableaux et ces méditations comme un paysage intérieur. Tous ces interprètes sont réunis dans un seul espace dépouillé, non pour illustrer une biographie, mais « refaire en pensée le chemin [d’une] agonie ». Nous ne sommes pas conviés à être spectateurs d’un drame, mais à participer à une prière agnostique autour de notre mémoire et de nos valeurs collectives, telles que cristallisées par l’intransigeance et la soif d’absolu d’un individu hors-norme. La musique se révèle être un théâtre de l’esprit.
Cette production, régulièrement reprise depuis 2013 dans un dispositif in situ repensé pour chaque lieu, est à l’initiative de la création de la version de chambre de l’œuvre, réalisée par la compositrice pour un ensemble de 19 instrumentistes. La partition en est publiée par Chester Music.
Coproduction de La Chambre aux échos, du Music Centre Slovakia et du Festival de Saint-Denis, avec le soutien de l’Adami et de la Spedidam.
Équipe créative
Conception et réalisation
La Chambre aux échos
d’après l’œuvre de
Kaija Saariaho & Amin Maalouf
Mise en scène et vidéo
Aleksi Barrière
Direction musicale
Clément Mao-Takacs
Scénographie
Pauline Squelbut
Lumières et co-scénographie
Étienne Exbrayat
Costumes
Liisa Nieminen
Ensemble à la création
Secession Orchestra (19 musiciens)
Distribution actuelle
Soprano solo
Sayuri Araida
Comédienne
Isabelle Seleskovitch
Ensemble vocal, soprano
Faustine de Monès
Ensemble vocal, mezzo
Marianne Seleskovitch
Ensemble vocal, ténor
Johan Viau
Ensemble vocal, baryton
Johannes Linneballe
En images
Programmation
14 novembre 2013
Festival Melos-Ethos, Bratislava
17 mai 2014
Festival KODY, Lublin
27 mai 2014
Festival de Saint-Denis
14 novembre 2014
Comédie de Clermont /Centre Lyrique Clermont-Auvergne
28 janvier 2016
Biennale NJORD, Copenhague
avec Avanti ! Chamber Orchestra
19 – 20 novembre 2016
Gerald W Lynch Theatre, NYC
avec ICE Ensemble et Mannes
31 mai 2017
Bergen International Festival
avec BIT20 Ensemble
7 – 8 octobre 2018
Opéra Angers-Nantes
avec l’ONPL
10 mars 2019
Tampere-Talo, Finlande
avec Avanti ! Chamber Orchestra
29 – 30 décembre 2022
Musiikkitalo, Helsinki
avec Avanti ! Chamber Orchestra
Quelques échos
2016 (New York)
« J’ai eu la joie d’assister à New York, en novembre 2016, à une nouvelle production de La Passion de Simone, créée dix ans plus tôt à Vienne. Remarquablement servie — dans la mise en scène, dans la direction musicale, comme dans l’interprétation — par une équipe jeune, dédiée, talentueuse et inventive, cette représentation a été, pour tous ceux qui ont eu la chance d’y assister, un moment de plaisir esthétique autant qu’une méditation poignante sur l’Histoire, sur les temps présents, et sur la condition humaine. »
Amin Maalouf, librettiste de La Passion de Simone
2016 (New York)
« Une production poignante. »
The Economist
2022 (Helsinki)
« La fusion du texte, de la musique et de la mise en scène forme une galerie de miroirs multimodale, où les idées et les gestes sont harmonieusement prolongés d’un domaine sensoriel à un autre (…) S’étendant aux gradins et jusque dans le foyer, le dispositif scénique de Barrière est tout de translucidité. (…) En deux soirées qui affichaient complet, le spectacle a présenté au public ce que le théâtre musical a de plus engageant et revigorant à offrir. Un événement qui fera date. »
Jari Juhani Kallio, Adventures in Music
2017 (Bergen)
« C’est un spectacle qui donne toute son importance au Bergen International Festival, et qui est une rareté partout ailleurs aussi, autant par son contenu essentiel que par ses qualités musicales et théâtrales. »
Bodil Maroni Jensen, Klassisk Musikkmagasin
2022 (Helsinki)
« La mise en scène d’Aleksi Barrière est élégante dans ses passages de l’individuel au collectif. (…) Dans son ensemble, l’œuvre rejette l’univocité qui domine les récits contemporains. Elle ne cherche pas forcer les interprétations mais nous en propose. (…)
J’ai apprécié l’expression vocale de la soprano solo Sayuri Araida, brillante mais dénuée d’égotisme. L’interaction entre son rôle et celui de l’actrice Isabelle Seleskovitch était intriguante. Le quatuor vocal a tiré son épingle du jeu et Avanti ! sous la direction de Clément Mao-Takacs a résonné avec de sons riches.
La solution scénique consistant à faire se dérouler les choses simultanément sur plusieurs niveaux était efficace. Même si l’imagerie reconnaissable des vidéos en noir et blanc, par exemple d’une manifestation d’extrême-droite, a parfois rompu l’atmosphère méditative, elle ne m’a pas dérangé. Les vidéos fonctionnent à l’interface entre l’intérieur et l’extérieur, comme un paysage mental non commenté qui se développe à partir des associations de la musique.
Barrière a déclaré avant la représentation qu’il nous incombait d’entraîner notre imagination, et a demandé s’il n’était pas temps de penser par nous-mêmes.
Cette Passion de Simone, impressionnante, obsédante, nous y oblige. »
Sonja Saarikoski, Helsingin Sanomat
2022 (Helsinki)
« L’une des nouveautés était la réduction de l’orchestre à des proportions de chambre, une idée efficace. L’autre nouveauté était la belle mise en scène d’Aleksi Barrière, qui opérait dans un langage physique minimaliste. (…) L’interprète du rôle principal, Sayuri Araida, était aussi convaincante vocalement que théâtralement, car elle habitait chaque détail de la mise en scène de Barrière. Il en va de même pour le quatuor vocal, un groupe international de solistes apparaissant sur scène avec un naturel proche du quotidien, quelque part entre figurants et objets d’identification. La direction musicale était confiée à Clément Mao-Takacs, qui a également joué un rôle important dans la création de la version de chambre de cette Passion. L’orchestre était le meilleur possible pour cette mission, à savoir Avanti ! habitué à des œuvres d’avant-garde aussi exigeantes. »
Eero Tarasti, Amfion
2014 (Clermont-Ferrand)
« Clément Mao-Takacs maîtrisait au superlatif son sujet à la tête de l’ensemble instrumental Secession Orchestra. (…) Soutenue par les lumières tout aussi minimalistes d’Étienne Exbrayat, la mise en scène dépouillée et exigeante d’Aleksi Barrière traduisait au plus près l’intimisme teinté d’une subtile spiritualité du livret. »
Roland Duclos, forumopera.com
2014 (Clermont-Ferrand)
« Il semble qu’il y a chez Aleksi Barrière, tout comme chez Peter Sellars (le premier metteur en scène de la Passion) la volonté d’intégrer la représentation théâtrale à la vie du spectateur : le décloisonnement entre ce qui se passe sur scène et ce qui se passe dans le public, à travers ce principe de coulisses visibles, offre le parfait écrin à l’évocation de Simone Weil, canonisée par cette œuvre. »
Christophe Dilys, Classicagenda
2014 (Saint-Denis)
« Secession Orchestra était placé sous la direction concentrée et attentive de Clément Mao-Takacs. (…) Le jeune metteur en scène Aleksi Barrière (…) a imaginé en collaboration avec Pauline Squelbut un dispositif efficace. (…) Tout est traité avec sobriété, dans le respect d’un certain hiératisme, afin de composer des tableaux qui suggèrent et concentrent l’émotion. »
Rémy Louis, Diapason
2014 (Saint-Denis)
« … écrin de timbres ciselé par le chef Clément Mao-Takacs et son Secession Orchestra. (…) Tout aussi rigoureuse et économe est la mise en scène d’Aleksi Barrière (…) L’on est sorti galvanisé et étrangement léger de cette Passion de Simone. »
Éric Dahan, Libération
2014 (Saint-Denis)
« L’exécution donnée à la Basilique de Saint-Denis, en prélude au Festival annuel, propose plus qu’une mise en espace, une vraie présentation scénique. (…) Des éclairages étudiés sur l’environnement architectural et des projections en arrière plan (…) parachèvent une visualisation intelligente. Une direction d’acteurs discrète mais efficace confirme l’impression de déroulement d’un rituel, ponctué de superbes arrêts sur image. (…) La vingtaine de solistes du Secession Orchestra, sous la direction précise et attentive de Clément Mao-Takacs enluminent une partition plus qu’attachante. »
Jean-Pierre Robert, L’éducation musicale