Concert mis en scène
Première
18 avril 2021
Lieu
Musée du Quai Branly, Paris
“Ma peau parle plus fort que moi.
Diana Syrse, texte pour « Connected Identities »
Mon corps dit les mots que j’ai déjà oubliés.”
Ce programme, élaboré ensemble avec la compositrice et chanteuse mexicaine Diana Syrse autour de sa musique et de son contexte, explore les différentes dimensions de la notion d’identité, nécessairement trouble : l’identité comme mosaïque culturelle toujours mixte, mais aussi l’identité comme processus d’individuation, au contact de l’altérité et du collectif, dans la complexité d’un paysage culturel et naturel en constant mouvement.
L’identité de Diana Syrse est mixte d’emblée : née en 1984 à México, elle porte en elle le double héritage de la culture hispanophone et de la culture maya héritée de sa famille originaire de la province du Yucatán. Ce premier métissage, qui est le propre de l’ensemble de l’aire géographique latino-américaine, devient un paradigme de la multiculturalité quand il se vit à l’échelle d’un monde globalisé, celui que Diana Syrse a rencontré dans le parcours de vie qui l’a amenée à vivre aux États-Unis, puis en Allemagne et en France.
Sa musique traduit ce métissage dans son écriture, qui prolonge celle de la musique classique européenne tout en y intégrant les timbres, les rythmes, les instruments des deux sources vives qui irriguent le terreau mexicain. Dans le diptyque de monodrames Connected Identities, présenté ici pour la première fois dans sa totalité, Diana Syrse donne littéralement corps aux voix nombreuses qui la constituent, et qui sont autant d’esprits frappeurs à faire chanter, au sein d’une constellation plus vaste d’auteurs et de compositeurs qui ont cherché à formuler le métissage latino-américain. Nos guides sont Silvestre Revueltas et Darius Milhaud, deux musiciens tournés chacun vers le continent de l’autre, qui ont cherché à donner vie au rêve d’une musique-monde où l’éclectisme ne contredit pas l’exigence, mais au contraire en est la clef.
Ce programme a été créé au Théâtre Claude Lévi-Strauss du Musée du Quai Branly à Paris, le 18 avril 2021, et présenté en live stream.
Production La Chambre aux échos et Secession Orchestra. Secession Orchestra a bénéficié d’une résidence à la Fondation Singer Polignac et du soutien de la DRAC Ile-de-France/Ministère de la culture au titre de la structuration, et de la Caisse des dépôts.
Équipe créative
Conception et réalisation
La Chambre aux échos
Composition et chant
Diana Syrse
Dramaturgie, mise en scène et lumières/vidéo
Aleksi Barrière
Direction musicale
Clément Mao-Takacs
Distribution à la création
Quatuor vocal
Axelle Fanyo, soprano
Marion Lebegue, mezzo-soprano
Benjamin Alunni, ténor
Edwin Fardini, baryton
Ensemble instrumental
Secession Orchestra
(24 musiciens)
Programme à la création
Silvestre Revueltas (1899 – 1940)
Batik, 1926
Darius Milhaud (1892 – 1974)
L’Homme et son désir, 1921
sur un texte de Paul Claudel
Diana Syrse (*1984)
Connected Identities, 2017
textes de Jorge Miguel Cocom Pech, Enriqueta Lunez, Briceida Cuevas Cob, Diana Syrse et Aleksi Barrière
Diana Syrse
The Invention of Sex, 2020 (CM)
livret original d’Aleksi Barrière
Silvestre Revueltas (arr. Vincent Buffin)
Sensemayá, 1938
d’après un poème de Nicolás Guillén
En images
Programme du Quai Branly
Quelques échos
30 avril 2021
« Magnifique surprise que ce spectacle. (…) À l’heure où certaines personnes tentent de faire croire que l’identité est un concept figé, au risque de fracturer nos sociétés, le concert-spectacle Identités connectées apporte le plus beau des démentis. Le metteur en scène Aleksi Barrière et le chef d’orchestre Clément Mao-Takacs l’ont construit autour de la musique de la compositrice mexicaine Diana Syrse (1984), dont le diptyque Connected Identities nous invite à nous interroger sur nos identités mouvantes (…) œuvre foisonnante, viscérale, déstabilisante. »
Frédérique Reibell, Classykeo
27 avril 2021
« The Invention of Sex est à la fois un chemin à sens unique (du néant au palpable, du mystique au charnel) et un cycle perpétuel marqué par le défilement des saisons. (…) L’interprétation de Syrse fascine par sa corporalité et par la souplesse d’un instrument capable de se plier à quantités de techniques d’émission différentes (…) et d’exécuter avec une remarquable précision les innombrables pièges vocaux qu’elle s’est elle-même tendus dans sa partition.
(…) La scénographie imaginée par Aleksi Barrière contribue à donner à chaque pièce sa propre identité visuelle. (…) Tout cela est également souligné par un usage habile de la vidéo qui vient contribuer à cette caractérisation, figurant avec une étonnante économie de moyens (changements de couleur dominante, oppositions entre ombre et lumière…) chaque état, chaque saison et chaque identité.
(…) A l’issue du concert, on se repenche sur son titre : Connected Identities. Et c’est surtout le terme de connexion qui résonne soudain au-delà de ses aspects musicaux. (…) Connected Identities sonne alors comme la formulation d’un espoir légitime concernant l’avenir du monde musical et culturel. »
Blog de critique Vissi d’Arte
Visionner
La captation de la création (VOSTFR) est toujours disponible sur la chaîne YouTube du Musée du Quai Branly.